Contes à faire rougir les petits chaperons by Jean-Pierre Enard

Contes à faire rougir les petits chaperons by Jean-Pierre Enard

Auteur:Jean-Pierre Enard [Enard, Jean-Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Erotisme
Publié: 2011-09-05T09:02:54+00:00


Recettes d'Ogresse

Le Petit Poucet avait tout de suite compris qu'il plaisait à la femme de l'Ogre. Elle avait des façons de le dévisager par en dessous et de lui passer la main dans les cheveux en soupirant qui en disaient long. C'est que les ogres ne sont pas différents de nous. Ils sont bien souvent attirés par leur contraire. L'Ogresse était une forte personne, avec des seins gonflés comme des dirigeables, entre lesquels on aurait pu nicher Poucet et ses six frères. Son ventre formait trois plis confortables lorsqu'elle s'asseyait. Ses fesses replètes, quoique harmonieuses, débordaient en une poupe de vaisseau impérial. Seul l'Ogre, son époux, avec ses grosses pattes pouvait les prendre en main comme un homme doit le faire.

L'Ogresse ne s'intéressait guère aux frères de Poucet, des gamins tremblants de crainte, maladroits et, malgré la misère de leurs parents, plutôt dodus. Mais Poucet, avec son air chétif, ses membres grêles, ses grands yeux limpides qui lui dévoraient la figure, avait de quoi séduire plus d'une géante. Il était si fluet que tromper son mari avec lui ne devait pas compter davantage que de se distraire avec son petit doigt, par un après-midi d'hiver, tandis que le chat ronronne devant la cheminée.

Le Petit Poucet lisait les pensées de l'Ogresse comme si elle s'exprimait à voix haute. Il savait qu'il ne pouvait compter sur ses frères, des nigauds, tout juste bons à pleurnicher. Tout de même, l'Ogresse lui faisait un peu peur. Il dit, d'une voix tout juste perceptible :

— Madame, ne nous renvoyez pas dans la forêt. Le loup nous mangerait.

— Vous aimez mieux que ce soit l'Ogre ? répondit la femme en se demandant déjà comment son mari voudrait qu'elle les prépare.

— Quitte à être mangé, madame, je veux que ce soit par vous ! Ce serait un plaisir d'être dévoré par une femme aussi belle.

Les Ogres ne sont guère réputés pour leur galanterie. L'Ogresse n'avait jamais entendu phrase si douce. Elle se pencha sur Poucet et manqua de le culbuter avec l'un de ses énormes mamelons. Elle soupira :

— Comme tu sais parler aux femmes, toi !

— Ne croyez pas cela, dit Poucet. Je n'ai aucune expérience. Seule votre beauté dicte mes paroles.

L'Ogresse se sentit fondre. Une douce moiteur lui baignait le ventre. Elle saisit Poucet par la taille et colla sa bouche contre la sienne. Elle l'avait si large que le Petit Poucet y engloutit ses lèvres, sa langue et son nez.

— Oh, que c'est bon ! soupira l'Ogresse. Jamais on ne m'a baisée comme ça.

Poucet frétillait du nez et de la langue dans le palais de l'Ogresse. Il appuyait du ventre contre la poitrine. Ses pieds arrivaient juste à hauteur de la forêt blonde et se perdaient dans un enchevêtrement de poils soyeux. En se tendant autant qu'il le pouvait, Poucet arrivait à frôler de l'ongle du pouce les bords de ce qui lui parut un gouffre humide et chaud.

— Tu veux vraiment que je te mange ? demanda l'Ogresse.

— S'il vous plaît, répondit Poucet.

— Ah ! fit la géante, j'en ai assez de réserver les meilleurs morceaux à mon époux.



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